Montpellier en mode champion

Un premier trophée en ligne de mire

La Ligue 2 vient à peine de reprendre ses droits, que la première coupe de la saison est en passe d’être délivrée à New-York, à l’occasion du trophée des Champions. Traditionnelle explication entre le champion de France en titre et le vainqueur de la Coupe de France, ce match de gala, organisé pour la quatrième fois consécutive hors de l’Hexagone, opposera cet été le Montpellier de Louis Nicollin à l’Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas. Et autant dire que pour ces deux formations, la préparation d’avant-saison n’a pas eu la même saveur. Tout d’abord, le mercato héraultais contraste vivement avec celui du septuple champion de France, pour le moins inexistant. En effet, René Girard a pu bénéficier de la manne financière amassée par le club avec son premier titre national, pour attirer de très bons jeunes comme l’ex niçois Anthony Mounier, venu remplacer à gauche le départ de Geoffrey Dernis, ou encore l’ancien angevin Gaëtan Charbonnier, clone d’Olivier Giroud. Ce dernier étant parti à Arsenal pour rejoindre Arsène Wenger, Montpellier se devait de recruter devant, et c’est que les Nicollin, père et fils ont réalisé, en allant également chercher l’Argentin Emmanuel Herrera, assez méconnu en Europe mais certainement très prometteur. Ajouté à cela l’affaire de l’année, avec l’achat de Daniel Congré, le solide défenseur central et ex capitaine toulousain, et vous obtenez une équipe qui s’est renforcée sans toutefois bouleverser son équilibre et son onze de départ.


Tandis qu’en face, l’OL doit attendre de pouvoir vendre pour daigner dépenser quelque sous sur le marchée des transferts. Le problème c’est qu’on est déjà à la fin du mois de juillet, à une quinzaine de jours de la reprise de la Ligue 1, et que Rémi Garde ne sait toujours sur qui il peut compter pour la saison qui débute. Kim Källström est ainsi annoncé partant pour l’est de l’Europe, tout comme Michel Bastos qui pourrait poursuivre sa carrière dans le Golfe, et même Aly Cissokho et surtout Hugo Lloris, que l’on annonce en Italie pour l’un et en Angleterre pour l’autre. Bref, c’est avec un sentiment de frustration et d’incertitude que le coach lyonnais et son staff abordent cette première rencontre officielle de l’exercice. Un rendez-vous qui n’est évidemment pas primordiale à l’aube d’une saison qui s’annonce très longue pour ces deux clubs engagés dans une Coupe d’Europe, mais qui est souvent synonyme de révélateur. Et ce, même si l’an dernier, l’OM s’était imposé devant Lille (5-4) dans un combat très décousu, avant de connaître une des campagnes les plus catastrophiques de son histoire, avec à la clé une 10° place en championnat. On l’a donc compris, ce n’est pas toujours le favori de l’opposition qui s’impose dans ce premier trophée de l’année, même si Lyon demeure le club à la plus grosse réussite dans cet exercice, avec pas moins de six victoires en sept participations… contre 0 pour Montpellier qui n’a jamais disputé la moindre bataille des Champions.


Le bilan est donc mitigé si l’on considère que la dynamique sportive est du côté du MHSC alors que l’expérience des Coupes et des titres penche plutôt dans le Rhône. Malgré tout, au vu des matchs de préparation réalisés par les deux équipes, Montpellier semble un peu mieux armé que Lyon, qui n’a toujours pas remporté la moindre rencontre depuis la reprise de l’effectif, fin juin dernier. De plus, on sait que les joueurs olympiens ont toujours un peu plus de mal en début de saison, lorsqu’ils sortent de l’historique stage de Tignes, qui ne manque jamais de laisser des traces au niveau des organismes, et notamment au niveau musculaire. Mais il y a un autre paramètre qui va rentrer en jeu, et qu’on ne maîtrise pas vraiment, c’est logiquement le lieu de l’opposition, puisque le match va se disputer à New-York, où la chaleur règne sévèrement en ce moment même, et ce bien que l’on annonce des orages avant et peut-être pendant la rencontre. Un facteur qui rajoute encore un peu de suspense quant à l’hypothétique issue de ce rendez-vous que l’on attend tout de même avec une certaine impatience en France. D’une part car on a envie de voir si Montpellier assume son statut de champion en titre, et si l’on va devoir compter sur cette formation pour jouer les premiers rôles en Ligue 1 cette saison, mais aussi et surtout pour constater si l’Olympique Lyonnais est définitivement hors du coup pour le podium qui l’a fuit lors du dernier exercice.


Le but au final, étant de jauger la capacité de ces deux écuries à gérer certains paramètres inhabituels, tel que le décalage horaire, la précocité d’une telle épreuve dans la saison, ou encore le fait d’évoluer ou non avec le onze qui va débuter le championnat de France de Ligue 1 dans près de deux semaines. En dehors de ces indicateurs, il sera évidemment compliqué de tirer des conclusions sur ce seul match, d’autant que René Girard et Rémi Garde disposent de timings différents dans l’approche de leur début de saison. Le premier a semble-t-il plus de temps pour mettre en place les quelques modifications tactiques qu’il souhaite apporter à son équipe, tandis que le Lyonnais a démarré son contre la montre, avec l’objectif de jouer à fond l’Europe, même si l’OL ne disputera « que » la Ligue Europa. Malgré tout, tous deux auront une pression plus ou moins palpable sur les épaules, celle de ne pas décevoir pour l’Héraultais, et celle de lancer une formation compétitive et unie pour le coach olympien. Après, il est clair que le trophée des Champions n’est pas le sacre préféré des clubs tricolores, loin sans faux, mais tout de même, il est préférable de donner le coup d’envoi de sa saison avec un succès référence. C’est pourquoi FastFoot pense que Montpellier aura davantage l’envie de prouver, et que Lyon sera plus dans l’optique de montrer une certaine solidité défensive qui lui a échappé durant les matchs de préparation. Cela veut-il dire que nous assisterons à une énième séance de tirs aux buts ?

Damien Chédeville



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