Mercato : La Ligue 1 pas assez attractive
L’OM et le PSG dans l’expectative
Alors que la Coupe de France va donner ce week-end le coup d’envoi de l’année 2012 de football dans l’hexagone, le marché des transferts lui a déjà ouvert ses portes au 1er janvier. Et même si les dirigeants français mésestiment cette période qu’ils jugent « peu utile », ils savent pertinemment qu’elle est tout de même une variable d’ajustement. Autrement dit, si certaines écuries ont tourné à bas régime lors de la première partie de saison, il est temps de renouveler quelque peu les effectifs en janvier. D’autant que cette année, la Coupe d’Afrique des Nations vient jouer les trouble-fêtes, même parmi les équipes les mieux fournies. On pense bien sur à l’OM, qui va perdre Diawara, Kaboré, mais surtout les frères Ayew, ou encore à Montpellier, qui va déplorer les absences de Belhanda, Saihi, El Kaoutari et Camara du 21 janvier au 12 février. Du coup, toutes les formations de l’élite ou presque, se sont mis en recherche de nouveaux éléments. Malheureusement, non seulement les clubs de Ligue 1 n’ont pas les moyens que possède aujourd’hui le Paris Saint Germain et ses dirigeants qataris, mais en plus, notre championnat français ne semble pas être plus attractif qu’avant.
En effet, force est de constater que depuis l’ouverture de ce mercato d’hiver, les bonnes offres du marché ne sont pas à mettre à l’actif de nos représentants tricolores. Et par bonnes offres, FastFoot n’entend pas « gros transferts », comme cela peut être le cas dans la capitale depuis cet été, mais bien des opérations à très bons rapports qualité/prix. Par exemple, le Genoa en Italie vient de réaliser une très belle affaire en s’attachant les services d’Alberto Gilardino pour seulement huit millions d’euros. Et ce, alors que l’on prêtait aux clubs transalpins de gros problèmes de trésoreries, au point qu’ils ne puissent recruter comme auparavant. Le départ de Gilardino en est pourtant le contre-exemple parfait, puisque l’international Italien était suivi de près par l’OM notamment, depuis l’été 2010. A l’époque, la Fiorentina en voulait le double des huit millions déboursés par le club de Gênes, et le salaire de ce même « trentenaire » était jugé trop important par les dirigeants olympiens. Pourtant, cela ne les a pas empêché d’acheter André-Pierre Gignac à dix-huit millions d’euros, alors même qu’aujourd’hui le président Labrune est prêt à le faire partir pour moitié moins.
Bref, il y a quelque chose qui cloche dans la manière des dirigeants français, d’aborder le marché, qui parfois, nous offre de grosses surprises. Ainsi, toujours de l’autre côté des Alpes, un autre attaquant a filé entre les doigts de l’Etat-Major marseillais, en la personne de Marco Borriello. Le Romain a en effet accepté un prêt à la Juventus Turin, assorti d’une option d’achat fixée à huit millions d’euros. Un deuxième échec pour l’OM, qui avait, paraît-il, formulé la même offre à l’AS Roma concernant le joueur de 29 ans. La preuve que même des joueurs jugés « accessibles » financièrement, ne le sont pas pour nos clubs français, soit par manque d’ambition, soit par manque d’attractivité. Car même le PSG qui ne compte aujourd’hui plus son argent, il est difficile d’attirer des pointures, avec ou sans Carlo Ancelotti à la tête de l’équipe. En effet, après le refus de dernière minute de David Beckham de venir jouer sur les bords de Seine, après la vraie-fausse arrivée de l’Argentin Tevez, davantage tenté par le challenge qu’on lui propose au Milan AC, il se murmure que Pato et Kaka, les deux brésiliens espérés par Leonardo ne viendront pas.
En tout cas pas si facilement que l’on pourrait le penser, avec un gros chèque à la clé. Non, même si la planète football n’est devenue qu’une vulgaire place financière animée par la politique du « businesse and com », l’argent ne suffit toujours pas à attirer des joueurs de renommée internationale dans notre championnat de Ligue 1. Pas sur d’ailleurs que si la première division française était rebaptisée « Qatar League », les plus grands talents d’Espagne, d’Angleterre ou encore d’Italie débouleraient sur l’Hexagone. C’est donc inquiétant pour l’avenir, sauf si l’on considère que le fair-play financier, dont la mise en vigueur est estimée à l’orée 2013, reste le seul garde-fou contre les formations européennes hyper attractives mais surtout hyper endettées. Ainsi, avec de nouvelles restrictions en matière de transactions financières, les regards se tourneront peut-être de nouveau vers la France, comme ce pouvait être le cas dans les années 90 par exemple. En attendant, l’OM, Lyon, Lille et consorts sont presque condamnés à se partager les miettes, et à espérer que de bons joueurs puissent être accessibles sous forme de prêts, comme l’est actuellement Joe Cole dans le Nord. Une formule bien à la mode par les temps qui courent, mais qui malheureusement souligne le caractère volatile de bon nombre de joueurs. Une solution à ce problème ? La formation bien sur, sur laquelle s’appuie des pépinières comme Montpellier, Rennes ou encore Sochaux. Oui, au final l’avenir semble tourner bien plus autour de la formation de jeunes pépites, plutôt que dans l’investissement de masse.
Damien Chédeville
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