Lyon perdu en Coupe d’Europe

L’OL ne passera pas, Lille peut le faire

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Voilà ce que doivent se dire les Lyonnais, au lendemain d’un résultat nul et vierge concédé au Stade de Gerland, face à l’Ajax Amsterdam, le concurrent numéro 1 de l’OL pour la qualification en huitièmes de finale de la LDC. Une bien mauvaise affaire pour le club, qui risque fortement de ne pas voir le second tour de la Coupe d’Europe, et ce, pour la première fois depuis la saison 2002-2003, durant laquelle les Rhodaniens n’avaient disputé qu’un tour en Coupe UEFA. Et bien pire qu’une déception sportive, c’est un véritable échec financier que doit essuyer le club de Jean-Michel Aulas, probablement privé d’une manne non négligeable en vue des prochains bilans budgétaires. Et pourtant, que la situation de Lyon est différente par rapport à l’an dernier. En effet, pendant que Rémi Garde, adoubé par l’ensemble du public rhodanien en début de saison, bute sur le premier tour de Coupe d’Europe, Claude Puel lui, autrefois insulté par ses propres supporters, avait hissé le septuple champion de France jusqu’en demi-finale de cette même compétition en 2010. C’est à n’y rien comprendre, malgré tout reconnaissons que le contexte n’est pas tout à fait le même.


Car pour rappel, l’OL a été privé de son meilleur joueur, Lisandro, durant les quatre premiers matchs de poules, soit ceux qui auraient pu permettre à Lyon de conserver des chances de passer au tour suivant. Gageons qu’à Amsterdam notamment, la vista de l’Argentin aurait peut-être suffit aux Gônes pour repartir avec trois points au lieu d’un seul. Malheureusement on ne peut refaire l’histoire, et les forfaits conjugués de Gourcuff, Cris et Ederson entre autre pour certaines de ces rencontres, n’ont pas aidé non plus les coéquipiers d’Hugo Lloris à passer l’épreuve du « mini-championnat ». Conséquence, si Lyon veut poursuivre son aventure européenne, les protégés du sage Bernard Lacombe devront étriller Zagreb 4-0, en tablant sur le fait que dans le même temps, le Real fasse une démonstration à l’Ajax, 3-0 par exemple. Et oui, car les deux confrontations face aux partenaires de Karim Benzema (4-0 puis 2-0), ont fait très mal au goal average rhodanien, qui demeure à -4 avant l’ultime rendez-vous. Pendant que les Hollandais eux s’en sortent avec un +3 bien plus que favorable.


On l’aura compris, il faudrait un miracle pour que l’OL voit les huitièmes de finale de la LDC cette année, le même qui voudrait que Lille suive ce chemin. En tout cas on parlait de miracle avant la rencontre face au CSKA Moscou, que le LOSC a brillamment remporté 2 buts à 0. Avant cela, les coéquipiers d’Eden Hazard ne comptaient en effet que deux points en quatre rencontres, à la faveur d’un parcours monotone de l’ensemble de ses adversaires, l’Inter, Trabzonspor et donc le CSKA. Aujourd’hui donc, c’est paradoxal, mais Lille peut encore se qualifier avec seulement cinq unités au compteur. Reste juste à venir à bout des Turques, devant au classement, chose que n’avait pas réussit à faire le LOSC au match aller. Malgré tout on ne voit pas les joueurs de Rudi Garcia manquer l’occasion de faire le voyage vers les huitièmes, alors qu’ils étaient si proches de l’élimination à un moment donné. Un bel espoir pour le football français qui peine encore et toujours à faire sa place au niveau européen, et ce, même face à des nations secondaires comme la Russie ou le Portugal.


En espérant que Marseille et Paris en fassent de même, pour l’un en LDC, pour l’autre en Europa League, afin que nos équipes tricolores valident enfin leur régularité à un certain niveau de compétition. D’autant plus en Ligues des Champions, dans le top 16 continental, que peuvent largement atteindre les Olympiens, malgré leur début de saison monocorde. Décidément, on peut parler définitivement de saison de l’étrange, alors que Paris se bat enfin pour le titre, et que l’OL de son côté bafouille son football en Coupe d’Europe, lui le premier ambassadeur français sur le vieux continent depuis plus de dix ans maintenant. La faute certainement à une restructuration du club assez profonde, ayant entrainé de nombreux changements dans le visage de l’équipe cette année, mais surtout depuis le départ du fameux duo de choc Benzema-Juninho. Et oui, Lyon devra se contenter de jouer l’Europe mais en championnat, histoire de ne pas perdre un peu plus pied dans Hexagone cette fois. Pendant ce temps-là, Lille continue son apprentissage du plus haut niveau, et semble doucement s’en délecter.

Damien Chédeville



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