Le « groupe-France » selon Laurent Blanc

L’Euro en tête

Comme la tradition l’oblige, le sélectionneur des Bleus a délivré ce jeudi en début après-midi au siège de la FFF (Fédération Française de Football), la liste des 24 joueurs amenés à disputer les deux derniers matchs de qualification à l’Euro 2012. Deux rendez-vous bien évidemment cruciaux, face à l’Albanie tout d’abord, vendredi prochain (7 octobre) au Stade de France, puis quatre jours plus tard contre la Bosnie (mardi 11), seul et dernier adversaire crédible à l’accession directe à la compétition continentale. Pour autant, on ne peut pas dire que les protégés de Laurent Blanc abordent cette ultime ligne droite avec une pression insurmontable. En effet, la France possède toujours une unité d’avance sur le second de cette poule D, qui n’est autre que son dernier adversaire de la campagne. Autrement dit, en remportant trois points devant la modeste formation albanaise à la maison, les Bleus faciliteraient considérablement leur tâche en vue de la « finale ». Il ne suffirait en effet que d’un match nul face à la Bosnie de Miralem Pjanic, pour s’ouvrir enfin les portes d’un Euro très attendu.


Pour remplir cet objectif pour le moins accessible, le champion du Monde 1998 a donc décidé de faire confiance aux même hommes qui sont allés s’imposer en terre albanaise, à Tirana le 2 septembre, puis qui se sont heurtés aux rugueux roumains 96 heures plus tard. Seul changement de taille à noter, le très médiatique retour de la « panthère », Bafé Gomis, au sein de cette Equipe de France new look, en lieu et place du Parisien Guillaume Hoarau, blessé et peu en verve avec le PSG ces dernières semaines. Pour le reste, du grand classique sous l’ère Laurent Blanc. Et pour cause, l’ancien coach bordelais avait annoncé la couleur dès son intronisation à l’été 2010, il voulait façonner le plus rapidement possible un vrai « groupe-France ». Traduction, le premier ambassadeur de l’EDF souhaitait rompre avec la politique des divisions, instaurée par son illustre prédécesseur au poste, le fantasque Raymond Domenech.


Autant dire que le résultat est plutôt probant, puisque le « président » a réussi à bâtir un groupe de jeunes joueurs talentueux, bien qu’épaulés par les fantômes effroyables de Knysna. A la différence près que ces mêmes cadres qui ont précipité la France vers le fiasco sud-africain, font aujourd’hui profil bas aux côtés des futurs tauliers tricolores. Alors bien sur, tout n’est pas parfait. La défense des Bleus attend toujours son patron désigné, le malheureux Philippe Mexès, gravement blessé en fin de saison dernière, et tout juste en reprise avec la réserve du Milan AC. Le milieu de terrain se cherche lui plus que jamais une identité, avec des relayeurs en mal d’initiatives. Enfin la ligne offensive tricolore n’a pas encore le rendement souhaité, ni la réussite attendue par le seul vrai patron à bord, Laurent Blanc. Malgré tout, la France a pour le moment évité le piège d’un groupe jugé très abordable, mais parfois déroutant. Et c’est bien là l’essentiel.


A présent, il reste aux coéquipiers de la révélation Marvin Martin, à prouver que cette nouvelle Equipe de France a les épaules assez solides pour prétendre rivaliser avec les toutes meilleures nations du vieux continent. Espagne, Pays-Bas, Allemagne, voire Angleterre et Italie étant encore un cran au-dessus de nos compatriotes, à quelques mois seulement du coup d’envoi de l’épreuve ukraino-polonaise. Pour cela, il faudra donc trouver de nouvelles certitudes lors des deux prochaines rencontres au programme, que ce soit dans le jeu, avec l’émergence indispensable d’un milieu cohérent et ambitieux. Mais également dans la manière de gérer l’adversaire, quelque soit son niveau. S’ouvrira alors une nouvelle page, celle du destin heureux ou non de ce « groupe-France », qui se présentera début 2012, avec on l’espère, l’ambition de marquer les esprits. En attendant, il convient de se concentrer sur la prochaine étape à Saint-Denis, face aux partenaires de l’ex marseillais Lorik Cana. Une rencontre qui donnera déjà quelques éléments, avant le rendez-vous crucial face à la Bosnie. A eux de jouer…

Damien Chédeville


Crédits Photos : fff.fr