La Ligue 1 dans le flou artistique

La saison des inconnues

A l’aube de la reprise de l’entraînement des clubs de l’élite, en prévision de la future saison 2011-2012, le championnat de France de Ligue 1 semble s’être engagé dans une période compliquée, marquée par de nombreuses interrogations. Quand on parle de L1, on englobe bien évidemment l’ensemble des formations qui composent la première division, ainsi que les institutions qui les entourent de près ou de loin, à savoir la Ligue de Football Professionnel (LFP) mais également la Fédération Française de Football (FFF). Nouveau mandat à la tête de la Fédération, renégociation des droits TV du championnat hexagonal, arrivée massive d’investisseurs étrangers, valse des entraineurs nationaux… Autant de sujets qui laissent à penser que cette saison à venir, pourrait décider de beaucoup de choses, quant à l’avenir proche et même lointain du football français, à commencer par notre fameuse Ligue 1 donc. Ainsi, entre inquiétudes et inconnues, il paraît indispensable de dresser un constat, avant même d’évoquer le devenir de notre championnat tant critiqué. Première élément, qui intéresse directement les 20 clubs qui vont former la vitrine du football national, la valse des entraineurs.


FastFoot l’avait déjà évoqué récemment, le fait est que bon nombre de formations de l’élite se soient séparées pour diverses raisons de leurs entraineurs, dénote une propension de plus en plus notable des clubs français, à utiliser le dernier recours comme une mesure davantage admissible aujourd’hui. En tout cas, dans l’esprit des présidents en question, qui, contrairement à ce qui se faisait il y a quelques années en arrière, n’hésitent pas à revenir sur des choix soit disant murement réfléchis, en débarquant manu militari les ambassadeurs de leurs « maisons ». Et comme si cela n’était pas suffisant, voilà que certains coachs emboitent le pas, en privilégiant désormais leurs choix de carrière, plutôt que l’évolution naturelle d’une entité à laquelle ils sont le plus souvent attachés. Bref, à l’image de la nomination en grandes pompes de Rémi Garde à la tête de l’OL ce mercredi matin, et en parallèle, du communiqué pour le moins arbitraire diffusé par le club la veille, précisant succinctement que Claude Puel n’était plus l’entraîneur général de la maison lyonnaise, les coutumes semblent passées de mode en Ligue 1. Tout comme la propre identité des clubs d’ailleurs, qui au regard de ce qui se trame au Paris Saint Germain en ce moment, perdent jusqu’à leur marque de fabrique, à savoir la proximité, la formation et la stabilité.


En effet à quoi rime le rachat partiel (70%) du PSG, par le fonds souverain du Qatar ? Un nouvel actionnaire majoritaire dont on ignore quasiment tout, et que même la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG) a décidé de rencontrer pour en vérifier la crédibilité. Chose faite, à l’heure où l’article était écrit, puisque le prochain président du conseil de surveillance parisien, représentant du « Qatar Sport Investment », a rencontré dans l’après-midi le gendarme financier de la Ligue. Mais QSI ne vient pas seul, car désormais c’est même Al Jazeera, le média qatari qui veut se saisir d’une partie des droits TV du championnat français. A croire que le championnat national va se transformer en quelques saisons, en une vitrine promotionnelle pour les investissements qataris dans le sport. Une sorte de mécénat compulsif, qui répond à une volonté d’asseoir la mainmise de cette nation, sur la discipline sportive qui fédère le plus à travers les continents. Pas sûr que cette vision du football hexagonal ne plaise à l’un de ses acteurs éminents, en la personne du nouveau président de la FFF, Noël Le Graët, lui, le fervent défenseur du monde amateur, et de l’entreprise de proximité.


En tout cas, ce dernier sera chargé en partie, au début de son mandat, d’influer sur les décisions qui pourront être prises par ailleurs du côté de la Ligue, dirigée par Frédéric Thiriez, afin que le championnat de L1 garde tout de même une part de son identité. C’est probablement pour cela que les plus grandes écuries tentent de donner l’exemple, à l’image de Marseille et Lille, qui ont tout mis en œuvre pour conserver leur entraîneur. Ou bien, maladroitement, comme Lyon essaye de le faire, en nommant à sa tête, un enfant de l’OL, passé par tous les étages et toutes les responsabilités au club, de débutant, à directeur du centre de formation, en passant par entraineur adjoint. Mais devons-nous pour autant nous réjouir, de voir qu’en même temps que certains prônent la stabilité et les valeurs locales, d’autres cèdent aux sirènes de l’argent noir, en faisant partir des joueurs talentueux de plus en plus jeunes, dans les grandes écuries européennes. Sans être assurés de les revoir un jour sur le devant de la scène, qui plus est. Pas certain. Une chose est sûre, la Ligue 1 va devoir s’atteler pour réussir la transition à la laquelle elle est confrontée. Car la saison qui se présente peut-être celle de tous les dangers.

Damien Chédeville


Dans le même thème :


Que va devenir l’OL ?

http://fastfoot.canalblog.com/archives/2011/06/17/21420536.html


Marseille et Deschamps avancent masqués

http://fastfoot.canalblog.com/archives/2011/06/20/21443468.html


Le LOSC défend déjà SES titres

http://fastfoot.canalblog.com/archives/2011/06/21/21451489.html



Crédits Photos : lfp.fr ; maxifoot.fr ; letelegramme.com