La France, avec quelle équipe ?

Laurent Blanc affine ses choix

Demain soir, l’Equipe de France prendra le chemin du Stade Dinamo de Minsk, pour y affronter la Biélorussie dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2012. Ce sixième match de la campagne de qualification au prochain grand rendez-vous international, sera sans doute bien différent du premier, qui avait vu le groupe de Laurent Blanc, s’incliner au Stade de France dans les derniers instants du match (86° minute), face à cette même nation justement. Un revers 1-0, qui même s’il semble avoir été effacé des têtes, demeure toujours comme l’unique défaite de l’ancien champion du Monde aux commandes des Bleus. Une raison donc suffisante d’aborder cette rencontre à l’est, avec la méfiance la plus radicale. D’autant qu’en cas de victoire des Tricolores, la France se rapprocherait logiquement d’une participation à l’Euro ukraino-polonais, en prenant sept points d’avance sur l’adversaire de ce vendredi, provisoirement deuxième du classement de la poule D. Pour cela, le sélectionneur français pourra compter sur la majorité de ses cadres, à l’exception et elle est de taille, de Philippe Mexes, blessé au genou gauche et donc indisponible jusqu’à la rentrée au mieux.


Une absence qui devrait faire le bonheur du jeune Mamadou Sakho, en pôle position pour remplacer le néo-Milanais, ex pilier de la Roma. En effet, sélectionné à chaque reprise par Laurent Blanc depuis sa prise de fonction en juillet dernier, le défenseur central parisien apparaît comme le meilleur complément d’Adil Rami, en l’absence de Mexes donc, mais également avec le forfait de Laurent Koscielny, éventuellement candidat. Car en plus d’être un pilier dans son club de cœur, le natif de la capitale a pour avantage d’être arrivé très vite à maturation, ce qui a facilité son éclosion au plus haut niveau national, et désormais international avec l’Equipe de France. Enfin, le « président » a donné une indication supplémentaire qui plaide pour ce choix, en ne sélectionnant que trois arrières centraux de métier, dont deux stoppeurs avec Adil Rami bien évidemment, mais aussi Younès Kaboul, actuellement sous contrat avec Tottenham. On peut donc parier qu’avec le retour en douceur d’Eric Abidal à la compétition, la défense tricolore en Biélorussie, pourrait ressembler à un quatuor Evra-Sakho-Rami-Sagna (de gauche à droite).


Concernant cette fois le milieu de terrain, on sait que Laurent Blanc a bien insisté sur le fait que Yoann Gourcuff était absent sur blessure, comme pour valider le fait que ses performances en club n’étaient pas suffisamment convaincantes pour pouvoir le retrouver dans ce groupe-France. Et comme lors du dernier match des éliminatoires face au Luxembourg, le milieu était animé par un trio Gourcuff-M’Vila-Nasri, le sélectionneur devra inévitablement changer de formule, pour mieux changer de schéma ? Pas nécessairement. Depuis le match face à la Norvège, en août dernier (le premier de Blanc à la tête des Bleus), l’ancien défenseur de l’EDF a expérimenté nombre de compositions, mais semble tout de même se tourner vers un schéma préférentiel en 4-3-3, avec un large accent porté sur l’animation du jeu, au centre du terrain. Et ce, contrairement à ce qui avait été fait dans l’entame de match, contre la Biélorussie à l’aller, lorsque Jérémy Menez et Florent Malouda avaient occupé les ailes, juste derrière le duo d’attaque Hoarau-Remy.


Non, cette fois, on pourrait retrouver un trio plus complet, composé de la sentinelle et non moins capitaine des Bleux, Alou Diarra, de la rampe de lancement Abou Diaby, ainsi que du ratisseur-créateur Samir Nasri. A moins que l’ancien coach des Girondins ne fasse confiance une nouvelle fois au jeune Yann M’Vila, associé à son ainé bordelais, avec devant eux l’indispensable « démarreur » qu’est le protégé d’Arsène Wenger à Arsenal, le « wonderful Nasri ». En tout cas en attaque, il ne reste semble-t-il, qu’une place à prendre, avec le probable forfait (non confirmé à l’heure qu’il est), du Marseillais Loïc Remy, flamboyant avec l’OM en fin d’exercice, et donc candidat légitime au poste d’ailier droit. Car sur la ligne la plus proche des buts adverses, Karim Benzema et Franck Ribéry apparaissent comme un duo complémentaire, et à long terme indispensable à la vocation offensive de cette sélection française. Dans ce cadre, si le « Kayser Franck » daigne jouer sur le côté droit de l’attaque, Florent Malouda, Jérémy Menez et même Charles N’Zogbia, peuvent être candidats à une titularisation à gauche. Mais dans le cas inverse, où le magicien bleu serait préféré dans le couloir de Patrice Evra par Laurent Blanc, Mathieu Valbuena voire Kévin Gameiro pourraient tirer profit des choix tactiques du sélectionneur. En tout cas, on attend une Equipe de France conquérante, pétrie d’ambition et de revanche dans un Stade Dinamo surement chauffé à blanc, avec plus de 40 000 Biélorusses.

Damien Chédeville



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